Julien Theys (@jtsd) est Senior Analyst chez Screen Digest, un cabinet d’étude de marché dans le secteur des médias et nouvelles technologies.
L'engouement des grandes firmes technologiques pour le mobile n'est plus à démontrer, et il se traduit par une forte activité dans les domaines du financement des start-ups et de la consolidation actuellement en cours.
Cette consolidation se manifeste par une activité accrue de la part des leaders du marché: au cours des douze derniers mois, nous avons assisté en moyenne a plus de 50 acquisitions par trimestre. Google est, de loin, la compagnie la plus active dans sa poursuite d'actifs complémentaires, avec sept acquisitions dans le mobile rien qu'au troisième trimestre.
Apple, traditionnellement prédisposée au développement interne et aux acquisitions de petite taille, a également intensifié sa politique de croissance externe, il est vrai facilité par un bas de laine d'environ 50 milliards de dollars.
Deux facteurs sont à la source de ce regain d'activité. Tout d'abord, la compétition féroce dans le domaine des smartphones et des services associés ne laisse que très peu de temps au développement interne. Une acquisition de propriété intellectuelle (brevets) ou de talent (employés) donne souvent un avantage immédiat a l'acquéreur et prive la concurrence de ces atouts par la même occasion.
Ensuite, le climat est propice a consolidation: certaines sociétés ont épuisé le capital mis a leur disposition, et les investisseurs cherchent a valoriser leurs investissements ayant survécu aux périodes précaires.
Sur le front des investissements, les secteurs en hausse ne sont pas protégés contre les effets de mode. Si la musique mobile et les réseaux sociaux ont connu une période faste il y a deux ans, nous assistons depuis a une résurgence significative des activités logicielles.
Laissées pour mortes alors qu'une application mobile se résumait à un logiciel java ou à un jeu de piètre qualité, les start-ups de logiciels et jeux mobiles rencontrent un succès croissant auprès des investisseurs, bien plus que les services de contenus traditionnels (musique, TV et films). Ce retournement a été amorcé par l'App Store d'Apple, mais dépasse maintenant le cadre restreint d'iOS pour inférer une stratégie mobile qui se situe bien plus en amont qu'auparavant.
Car si il y a une chose à retenir de cette nouvelle vague de start-ups mobile, c'est que, désormais, le mobile est une composante a part entière des services proposés. De "mobile en bonus", les prochaines années seront sous le signe du "mobile d'abord".
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