PayTop est un établissement de paiement innovant, intégré et indépendant, qui se positionne comme un opérateur de comptes de paiements mobile et web. Pour en savoir davantage sur ses activités, nous avons eu le plaisir d’interviewer Minh Q. Tran, Directeur Général de la société.
Jasmin : Pouvez-vous me présenter PayTop?
Minh Q. Tran : PayTop propose 4 gammes de produits de paiement :
1/ Paytop.com (ex « Flouss »), un service de transfert d’argent en ligne et prochainement dans un réseau de buralistes,
2/ Nationalchange.com, un service d’achat et de vente de devises en ligne,
3/ PayTop Store (ex «Up&Net »), un service de paiement par carte virtuelle,
4/ Smile&pay, un service d’encaissement de cartes bancaires via mobile.
Jasmin : Comment est venue l’idée de la société ?
Minh Q. Tran : Le marché français est dynamique avec d’un côté une offre de services de paiement proposées par une foultitude de start-ups de taille réduite, très orientées technologie et souffrant la plupart du temps d’un manque de rigueur au niveau règlementaire et de l’autre côté de grosses entités bancaires ultradominantes.
Il existe par ailleurs une demande émanant de plusieurs fonds d’investissements qui souhaitent investir dans des sociétés de taille moyenne actives dans les services de paiement. Nous avons ainsi décidé de créer un SPV (Special Purpose Vehicle) que nous avons nommé PayTop et dont le but est d’investir dans services innovants de paiement alternatif pour les consolider et créer une entité de taille importante à même de séduire les gros fonds d’investissements.
Jasmin : Avec l’achat de Flouss.com, d’Up&Net et de Devisea, quelles sont vos ambitions ?
Minh Q. Tran : Avec ces trois achats, nous cherchons à devenir un opérateur de paiement permettant d’offrir différents services de niche que les banques ne proposent pas.
Jasmin : A quel type de clientèle vos solutions s’adressent-elles ? Pour quelle taille de marché ?
Minh Q. Tran :
- Pour les transferts d’argent, nous visons les populations de migrants qui envoient de l’argent en Afrique. Ce marché représente entre 8 et 9 milliards d’euros. Il s’agit du marché de Western Union et de MoneyGram.
- Pour l’échange de devises, nous nous adressons aux voyageurs (business ou touristes) qui ont besoin de vendre ou d’acheter des devises.
- Le service de paiement par carte virtuelle est adapté à la fois aux clients qui ont des cartes cadeaux et qui souhaitent les transformer en moyen de paiement en ligne ou les personnes qui ne possèdent pas de carte bancaire. Il s’agit d’un mode de paiement alternatif à la carte bancaire et disponible chez les buralistes.
- Enfin, le service d’encaissement via mobile qui est l’équivalent du Square français cible toute la population de professionnels qui ont besoin d’effectuer des encaissements en situation de mobilité sans posséder de TPE.
Malgré la diversité de nos clientèles et d’une stratégie par business line, nous nous apercevons que les offres se complètent en cross selling : la personne qui achète des devises peut également être cliente de notre service de transfert d’argent.
Jasmin : Comment vous démarquez-vous par rapport à la concurrence ? Quels sont les principaux avantages des services que vous proposez ?
Minh Q. Tran : Nous avons l’avantage de nous positionner comme le couteau suisse du paiement car nous proposons des services alternatifs aux établissements bancaires traditionnels et nous avons une taille plus importante que les start-ups de paiement qui sont, soit trop petites pour générer la confiance du consommateur, soit de surface financière insuffisante pour générer suffisamment de flux. Les modèles économiques basés sur les frais de transactions doivent pouvoir traiter des volumes importants pour être rentables.
En termes de prix, nous proposons également des tarifs plus compétitifs. Dans le cadre de transferts d’argent par exemple nous sommes plus avantageux que Western Union car nous appliquons un tarif unique de 8 euros par transaction. Les services de livraison de devises à domicile et de carte virtuelles sont quant à eux exclusifs sur le marché français.
Enfin, notre service d’encaissement mobile est protégé par un agrément que nous sommes les seuls à posséder et cela crée des barrières à l’entrée pour d’autres acteurs. Notre stratégie est donc de travailler en amont sur les problématiques de sécurité en partenariat avec la Banque de France.
Jasmin : Comment positionnez-vous Paytop par rapport aux acteurs bancaires traditionnels ?
Minh Q. Tran : Les acteurs bancaires traditionnels sont très lourds en termes de process pour l’ouverture d’un compte de paiement. Nous nous différencions ainsi en étant plus flexibles et en offrant un service qu’eux ne proposent pas comme l’achat et la vente de devises. Nous essayons de trouver des services innovants par rapport au secteur bancaire. Nous ciblons une niche d’early adopters qui sont pro Internet et qui vont percevoir de la valeur ajoutée dans notre offre.
Jasmin : Pouvez-vous me parler de vos projets futurs ?
Minh Q. Tran : Nous espérons continuer à développer des services innovants. Notre stratégie est de lever des fonds au travers de Truffle Capital, notre investisseur principal, et investir dans d’autres start-ups pour développer notre offre.
Jasmin : Selon vous, quelles seront les principales tendances dans le domaine des moyens de paiement dans les années à venir ?
Minh Q. Tran : La grande tendance selon moi est le développement du concept de Sharing Economy ou consommation collective : il s’agit d’échanges de services entre particuliers qui font l’objet d’un paiement. Les banques sont largement absentes de ce marché. Il s’agit pourtant d’un marché intéressant pour les assureurs par exemple avec l’essor du covoiturage ou de la location de voiture entre particuliers. Nous permettons d’ores et déjà les paiements entre particuliers sans justificatif via notre solution Smile&Pay pour des sommes inférieures à 250 euros par transaction dans la limite de 2.500 euros par période de 12 mois.
Parmi les autres tendances, nous pensons qu’à court terme les solutions hybrides qui permettent d’effectuer des transactions avec très peu d’installations vont se propager au détriment du paiement sans contact dont l’écosystème apparait beaucoup plus complexe.
Source : Jasmin
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