Pourquoi la Royal Bank of Scotland envisage-t-elle aujourd’hui de créer sa propre plateforme de crowdfunding ? Pourquoi BNP Paribas s’est engagée dans des partenariats avec WiSEED et Ulule et la Banque Postale avec KissKissbankbank ? Le crowdfunding, plutôt qu’une menace pour les banques, ne serait-il pas au contraire une opportunité pour celles qui s’y intéressent ? Pour les banques, le crowdfunding représente un complément de gamme plus qu’intéressant.

Nous ne nous étendrons pas sur la menace qu’il peut constituer : il suffit de regarder la progression des chiffres(1), l’engouement médiatique que cela suscite, l’adhérence que constitue une relation de financeur à la création d’une société ou d’un projet (à comparer à celle du crédit immobilier pour les particuliers), les potentielles extensions du financement participatif au-delà du simple financement…

Posons donc directement la question : pourquoi le crowdfunding serait une opportunité pour les banques ?

  1. Il donne enfin la possibilité aux banques « traditionnelles » de clarifier leur rôle sur le financement des entreprises et constitue un atout pour les entreprises qui en bénéficient.

En pratique, aujourd’hui encore, l’entrée en relation d’une entreprise avec une banque se fait bien souvent sur de mauvaises bases. Les chargés de clientèle peinent à mettre en avant leur offre bancaire face à des entrepreneurs  polarisés sur les possibilités de financements d’amorçage que la banque ne peut leur offrir. Mettre en avant le crowdfunding, dans ce cas, c’est engager la relation bancaire sur le bon pied et au moment où c’est le plus facile (à l’entrée en relation).

  • Contrairement aux idées reçues, la banque n’a ni la vocation ni le droit de financer le capital d’une entreprise ou l’amorçage de ses projets : elle finance les besoins à court terme et ses investissements à moyen ou long terme des entreprises -pour autant qu’il y ait un minimum d’éléments prévisionnels pour étayer leur remboursement-.
  • Le crowdfunding permet aujourd’hui aux entreprises, qui constituent l’essentiel des effectifs et du chiffre d’affaires français, de se doter des fonds d’amorçage dont leurs créateurs ne disposent pas forcément et que les banques ne peuvent pas leur apporter directement. Dans ce sens, c’est un financement supplémentaire (et non alternatif