Les banques veulent tirer parti de ce nouveau marché prometteur. Elles font valoir leur rôle de tiers de confiance.
Désormais doté d’un cadre juridique balisé par la loi, le « crowdfunding », ou financement participatif , attise les convoitises des banques, celles-là même que ce système de prêt, de don ou d’investissement permet précisément de contourner. L’enjeu est double : bénéficier de la bonne image de cette activité naissante mais aussi capter une partie de la valeur prometteuse de ce nouvel écosystème. Pour ce faire, les banques tentent de faire valoir leur rôle de tiers de confiance. C’est tout du moins la voie qu’ont empruntée la Société Générale ou le Crédit Coopératif dans leur partenariat avec la plate-forme Spear, qui permet d’accorder des prêts à des porteurs de projet à intérêt social.
Concrètement, dans ces cas de figure, les banques se proposent de porter le risque de défaut des emprunteurs pour le compte de la plate-forme de financement participatif, en agissant comme l’intermédiaire privilégié entre cette dernière et ses emprunteurs. « Nous mobilisons notre expertise en termes de risque pour déterminer si les projets pré-sélectionnés par Spear peuvent être financés » , explique Thomas Meli, responsable de la prescription sur le marché des professionnels à la Société Générale. Un modèle qui permet à la banque de monnayer ses services pour structurer et distribuer du crédit bancaire, tout en refinançant le crédit auprès de la plate-forme.
Un marché balbutiant
Si ce modèle rend de fait les prêteurs plus exigeants – via Spear, seuls 60 % des projets obtiennent un financement bancaire en fin de course –, il permet aussi de diminuer les risques pour les investisseurs. « C’est un élément fondamental pour participer au décollage du marché, estime Baudoin Choppin de Janvry, directeur chez Deloitte. La croissance des volumes du financement participatif ne pourra intervenir que lorsque les préteurs ou investisseurs auront la garantie de récupérer au moins une partie de leur mise en cas de défaillance du projet ».
via www.lesechos.fr
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