En arrivant, ce matin, au
lancement de le troisième édition du livre blanc du Pôle Finance Innovation consacré à «
l'Innovation et la Transformation Numérique de l'Assurance », je pensais naïvement que l'accent serait mis sur l'urgence d'agir qui devrait s'imposer aux acteurs d'un secteur encore trop
contemplatif.
Que nenni ! Au fil des principales interventions (
avant la description du contenu de l'opus), c'est plutôt une version revisitée de la fameuse rengaine «
tout va très bien, madame le marquise » qu'il nous était donné d'entendre… Ainsi, Bernard Spitz, président de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances, n'hésitait pas à clamer que l'« assurance a intégré la transformation numérique » tandis que la Secrétaire d'État chargée du numérique, Axelle Lemaire, renchérissait en affirmant que « le monde de l'assurance n'est pas en retard ».
Certes, Bernard Spitz aborde son sujet par un
discours offensif, appelant la profession à se placer en position d'attaque, et non en défense, face à la révolution numérique. Mais lorsque, un peu plus loin, il cite, comme exemple d'initiatives innovantes, le
Pack de Conformité établi avec la CNIL et la mise en place de « certificats digitaux » dans le domaine de la formation, ou même quand il évoque le besoin de soutenir le tissu de
startups, la dite attaque se fait singulièrement molle…
De son côté, Axelle Lemaire n'est guère plus convaincante. Bien sûr, les
3 thématiques qu'elle positionne au cœur des enjeux du secteur sont incontestables : l'exigence de centrer l'entreprise sur le client et ses attentes, les opportunités des « big data », le nécessaire développement d'un écosystème enrichi. Mais pourquoi continuer à prétendre que les assureurs sont déjà, par nature, spécialistes de l'analyse des données, laissant ainsi entendre qu'ils n'ont rien de nouveau à apprendre ? Je ne vois pourtant pas tant d'innovation dans le domaine qui justifierait de se reposer sur ses lauriers !