Serait-ce que nous ne voyons rien ? Notre engagement est proche de zéro dans toutes ces grandes mutations qui bouleversent l’ensemble de l’économie et qui risquent à terme de nous reléguer au statut de sous-traitants, au service de ces grandes plateformes du type Amazon qui mettent en place des stratégies inédites.
"Malgré notre légitimité, nous avons raté la désintermédiation du tourisme en France", disait récemment Françoise Gri, ex-présidente de Pierre & Vacances. Beaucoup de grands patrons devraient avoir cette lucidité : dans le secteur automobile où nous serons bientôt débordés, dans le secteur bancaire, dans celui des assurances ou de l’énergie qui à terme vont exploser avec l’arrivée de nouveaux entrants comme Apple ou Tesla, dans les médias cannibalisés par les réseaux sociaux et les applications de partage, etc.
Serait-ce que nous ne voyons rien ? Notre engagement est proche de zéro dans toutes ces grandes mutations qui bouleversent l’ensemble de l’économie et qui risquent de nous reléguer au statut de sous-traitants, au service de ces grandes plates-formes du type Amazon aux stratégies inédites fondées sur la désintermédiation et la satellisation et dont le principe est de dépasser le produit pour se concentrer sur le service rendu, et ça va très loin…
Pas de sursaut à attendre du côté des grands groupes, d’abord parce qu’il est déjà trop tard – d’autres structures comme Google se sont appropriées le "carburant" de leur développement : leurs données clients – ; ensuite parce que leur culture "verticale" bloque toute velléité de transformation, enfin parce que la culture "à la française" de leurs dirigeants a tout sauf le goût du changement et une durée de vie à la tête d’un groupe trop courte pour favoriser la prise de risque.
La réponse devrait venir des start-ups, mais là encore, malgré les millions de subventions, la création d’une multitude d’incubateurs ou de pépinières, la mise en place de comités nationaux sur le numérique ou le Big data, nous sommes dans l’incapacité de passer à une autre dimension. La création d’entreprises n’est-elle pas devenue un long fleuve tranquille, les entrepreneurs de la génération Internet sont-ils des "bisounours" qui nou
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