Le paiement mobile low cost arrive. Le secteur bancaire travaille depuis plusieurs mois sur ce projet qui sera décliné courant 2017. Le projet aurait, selon des sources au niveau du secteur bancaire, reçu l’approbation des autorités monétaires. L’idée est de mettre en place une solution de paiements mobiles à bas coût pour limiter la prédominance du cash dans l’économie. Surtout que 99% des transactions sont réalisées en espèces. Les chèques, cartes, virements et prélèvements bancaires représentent à peine 4,5 transactions par habitant et par an, soit 10 fois moins que dans certains pays émergents et jusqu’à 100 fois moins que dans les pays les plus avancés. Le modèle devrait bénéficier de la complémentarité entre les banques et les opérateurs télécoms.
L’usage limité de la monnaie scripturale a un coût estimé à 7 milliards de dirhams par an. Un coût que se partagent tous les opérateurs économiques: les banques qui gèrent des flux de cash importants au détriment des dépôts bancaires, les entreprises de services, les petits commerçants ainsi que les particuliers. Toute cette chaîne souffre en quelque sorte de la perte de productivité et des risques liés à la manipulation du cash. Le cash favorise aussi le développement de l’informel puisque les opérations sont intraçables.
Aujourd’hui, l’atout dont dispose le pays est le taux d’équipement élevé en téléphonie mobile qui atteint 130%. Ce qui est de nature à encourager une solution de paiement mobile low cost. Plusieurs transactions pourraient être dématérialisées même si dans un premier temps le secteur bancaire identifie six flux représentant 420 milliards de dirhams par an. Il s’agit notamment du versement des prestations sociales, des transferts domestiques de faibles montants entre particuliers, des achats de particuliers dans le commerce de détail et des paiements des factures de services en réseau. A cela s’ajoutent l’achat de recharges téléphoniques ainsi que le paiement des fournisseurs par les commerçants de détail.
Reste que, cette première vague de flux implique des agents économiques multiples et dont le profil socioéconomique est varié. Pour dépasser cette contrainte, la solution mobile qui sera mise en place devra offrir certaines incitations et obéir à certaines caractéristiques telles que des opérations jugées importantes. Celles-ci vont de l’alimentation du compte par réception des salaires de faibles montants au paiement de factures et impôts ainsi que l’alimentation du compte bancaire (cash in) et la possibilité d’effectuer des retraits (cash out).
De même, deux options de support doivent être possibles: l’une adossée au compte bancaire pour les utilisateurs bancarisés et l’autre devrait reposer sur un compte de paiement plafonné pour les personnes non bancarisées et à une carte bancaire prépayée. Un appairage entre l’instrument de paiement et un numéro de téléphone mobile devrait être également possible. Autre caractéristique: la nécessité d’une plateforme interopérable assurant l’instantanéité des transactions et capable de gérer un nombre élevé de transactions à un coût limité. A ce niveau, la plateforme proposée est celle des cartes bancaires.
Dans ce modèle de paiement, les opérateurs télécoms auraient «le statut d’établissement de paiement «pour les utilisateurs non bancarisés. Ils pourraient ainsi mettre à contribution leurs réseaux et points de vente et gérer les opérations de retrait et de dépôts dans la limite d’un plafond. Les opérateurs télécoms seraient également obligés d’héberger les dépôts collectés dans les banques. En parallèle, les banques bénéficieraient d’une tarification au coût de revient des télécommunications relayées par les opérateurs. Quant à la tarification mobile, elle devrait être fixée de manière à prévenir les risques de cannibalisation des revenus bancaires issus des cartes bancaires e