« Assurtech » : le boom des investissements, Banque - Assurances
« Assurtech » : le boom des investissements
Le montant des capitaux investis dans les start-up de l'assurance ont été multipliés par 20 en cinq ans, alors que la fintech recule, selon CB Insights. Plus de 140 investisseurs s'y sont engouffrés, trois fois plus qu'en 2012.
Si les jeunes pousses financières, notamment les pionniers des paiements et du crédit, rencontrent plus de difficultés à lever des capitaux auprès des fonds, une catégorie fait exception : les « Assurtech » ou « Insurtech », ces start-up innovantes de l'assurance. Les investissements dans ces acteurs ont triplé en 2015 à 2,67 milliards de dollars, selon CB Insights. Depuis janvier, presqu'autant de capitaux y ont été déployés que l'an passé (1,4 milliard de dollars), si l'on extrait la levée exceptionnelle de 931 millions de dollars de la start-up chinoise d'assurance habitation Zhong An.
En Europe seule, après 72 millions de dollars investis en 2015 dans l'Assurtech, 125 millions ont été déployés ces neuf derniers mois. Le nombre d'investisseurs prêts à investir des millions a également triplé pour atteindre plus de 140, de Ribbit Capital à Andreessen Horowitz, en passant par les fonds ventures des assureurs, comme celui du chinois Ping An ou d'Axa, les plus actifs dans leur catégorie. Même les fonds généralistes de capital-risque se sont engouffrés dans la brèche à l'instar d'Accel Partners.
Comment expliquer cette effervescence ? Contrairement à la Fintech, l'Assurtech affecte le quotidien des particuliers comme des entreprises sur un champ d'intervention plus vaste, de l'habitation à l'automobile, en passant par les usines et ce, sur des risques divers qui sont autant de niches (gestions des sinistres, de données...).
Règles nationales
« Le spectre d'expérimentation y est bien plus large. Le secteur de l'assurance a été très protégé et réglementé par les règles de protection des consommateurs, de pondération en capital plus complexes que celles des banques, et aux Etats-Unis par les règles nationales qui prévalent dans chaque Etats. Sans compter la relative opacité et technicité du marché », détaille François Robinet, l'associé d'Axa Strategic Ventures. L'expérience utilisateurs des assurés est plutôt « mauvaise », ce qui représente un moteur de plus au développement des Insurtech. Beaucoup, en particulier les jeunes, ne voient plus d'intérêt direct à la mutualisation sur le plan tarifaire. Pour Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d'Allianz France en charge de l'unité digitale, le principal déclencheur de cette vague a été les objets connectés qui ont envahi le quotidien, des voitures aux compteurs, ainsi que la bascule vers la location partagée au détriment de la propriété, comme en témoignent les succès de Airbnb et
« Assurtech » : le boom des investissements, Banque - Assurances
« Assurtech » : le boom des investissements
Le montant des capitaux investis dans les start-up de l'assurance ont été multipliés par 20 en cinq ans, alors que la fintech recule, selon CB Insights. Plus de 140 investisseurs s'y sont engouffrés, trois fois plus qu'en 2012.
Si les jeunes pousses financières, notamment les pionniers des paiements et du crédit, rencontrent plus de difficultés à lever des capitaux auprès des fonds, une catégorie fait exception : les « Assurtech » ou « Insurtech », ces start-up innovantes de l'assurance. Les investissements dans ces acteurs ont triplé en 2015 à 2,67 milliards de dollars, selon CB Insights. Depuis janvier, presqu'autant de capitaux y ont été déployés que l'an passé (1,4 milliard de dollars), si l'on extrait la levée exceptionnelle de 931 millions de dollars de la start-up chinoise d'assurance habitation Zhong An.
En Europe seule, après 72 millions de dollars investis en 2015 dans l'Assurtech, 125 millions ont été déployés ces neuf derniers mois. Le nombre d'investisseurs prêts à investir des millions a également triplé pour atteindre plus de 140, de Ribbit Capital à Andreessen Horowitz, en passant par les fonds ventures des assureurs, comme celui du chinois Ping An ou d'Axa, les plus actifs dans leur catégorie. Même les fonds généralistes de capital-risque se sont engouffrés dans la brèche à l'instar d'Accel Partners.
Comment expliquer cette effervescence ? Contrairement à la Fintech, l'Assurtech affecte le quotidien des particuliers comme des entreprises sur un champ d'intervention plus vaste, de l'habitation à l'automobile, en passant par les usines et ce, sur des risques divers qui sont autant de niches (gestions des sinistres, de données...).
Règles nationales
« Le spectre d'expérimentation y est bien plus large. Le secteur de l'assurance a été très protégé et réglementé par les règles de protection des consommateurs, de pondération en capital plus complexes que celles des banques, et aux Etats-Unis par les règles nationales qui prévalent dans chaque Etats. Sans compter la relative opacité et technicité du marché », détaille François Robinet, l'associé d'Axa Strategic Ventures. L'expérience utilisateurs des assurés est plutôt « mauvaise », ce qui représente un moteur de plus au développement des Insurtech. Beaucoup, en particulier les jeunes, ne voient plus d'intérêt direct à la mutualisation sur le plan tarifaire. Pour Virginie Fauvel, membre du comité exécutif d'Allianz France en charge de l'unité digitale, le principal déclencheur de cette vague a été les objets connectés qui ont envahi le quotidien, des voitures aux compteurs, ainsi que la bascule vers la location partagée au détriment de la propriété, comme en témoignent les succès de Airbnb et